La convalescence

18 novembre 2009

Bonjour à toutes!

Tout d'abord, .... UN MILLION DE MERCIS pour vos commentaires adorables. C'est un grand soutien et c'est trop gentil.

Au niveau santé, je suis rentrée du C.H.U. On m'a ouverte à droite (on ne peut pas dire "ouvrir", parce que c'est par laparoscopie. En attendant, j'ai de nouveau une tirette de 10cm; 4 au total, donc près de 12 en tout pour les 2 opérations, dont 3 de 10 à 12cm, ..., mais s'ils préfèrent, ...) pour aller à gauche aspirer, gratter et je vous en passe l'infection et les tissus-déchets. Et puis on s'est rendu compte que j'avais une hernie sur la paroi de l'abdomen (je vous rappelle, pour celles qui me prennent en cours de route qu'il était impossible que j'ai mal pendant ces 2 mois, ...).

Le professeur m'a fait un très beau dessin (à 75€ la consultation pour retirer des fils, ..., il pouvait) : il a coupé cette hernie mais visiblement, ou elle a poussé dans la paroi abdominale, ou ça a des racines, mais il a ouvert la paroi, gratté et retiré le reste de l'hernie (c'est une exérèse, on en apprend des trucs en souffrant! : l’exérèse chirurgicale consiste à découper (exciser) une partie plus ou moins large ou profonde de la peau pour en traiter une anomalie ou une excroissance), refermé la paroi en agrafant le tout, et sur cette pauvre paroi malmenée, on m'a agrafé une plaque en fer, comme ils disaient au début, une prothèse aujourd'hui, pour soutenir la paroi. Je la garde à vie, je ne repasse plus sur le billard (j'espère!).

Mon séjour a été mieux que le premier. Mon infirmière, Sarah, était adorable, et le docteur X (je ne vais pas dire de nom, parce que j'ai écrit au C.H.U mon mécontentement, que je me ramasse pas encore un procès!), l'assistant du grand professeur était là, comme la première fois, et il a été exceptionnel. Même s'il n'avait que 5 minutes, c'était une vraie visite, il répondait à mes questions, m'oscultait (ça parait normal, mais c'est le SEUL qui l'ait fait. Avant, comme après!), et s'il n'avait pas été là, je n'aurais pas su repasser sur le billard, avec la même équipe, sans avoir quelqu'un en qui j'ai confiance.

L'anesthésiste aussi était super, et c'est son sourire que j'ai eu en me réveillant. Je l'avais déjà eue en consultation. Parce que celle qui est venue la veille, elle ne connaissait pas mon dossier, me sort qu'on va m'opérer d'une hernie (ce qui ne devait pas être dit, visiblement). Je tombais des nues, je lui ai demandé si elle ne se trompait pas de dossier, j'avais un protocole qui ne disait pas cela! Sa réponse? "On verra quand on ouvrira". On est tout de suite rassurée!

Je suis rentrée lundi 2, et sortie de mon propre gré le vendredi, vu qu'on ne me faisait aucun soin, et que je suis tombée sur un chirurgien complètement tapé, Louis XIV dans un C.H.U à Bruxelles, ma chance!, aucune oscultation, pas de parole, pas de réponse aux questions mais qui m'a dit : "On ne peut plus rien pour vous, rentrez vous reposer". On m'avait retiré mes baxters, parce que ma main saignait et l"aiguille n''atait plus dans la veine le jeudi ap.m. L'enfer a commencé. Une douleur sans nom. Et je ne vous cache pas que j'ai plusieurs fois pensé à me jeter par la fenêtre tellement je n'en pouvais plus. Et on ne vous donne rien.

"On ne peut plus rien pour vous, rentrez", mais est-ce que ce demeuré peut se rendre compte de ce qu'il dit et des conséquences? Vous êtes seule, je ne savais pas avoir mon médecin traitant avant le lundi soir, j'ai mal à me jeter par la fenêtre, je suis passée 2X sur le billard en 2 mois, et il me sort ça sur ses grands airs... Mais j'ai passé des jours de dingue, à me demander si j'avais mal à cause de tout ce qu'on avait fait ou s'il y avait encore un truc de caché. Mais même à des gens en face terminale on ne dit pas ça.

A la visite le lundi, le professeur a, devant ma détresse et ma douleur, dit en regardant maman droit dans les yeux : "je ne sais pas quoi vous dire, je n'ai jamais rencontré cela de ma carrière". C'est pour cela que je vous ai dit qu'on m'avait coupée à droite pour aller à gauche. On a traversé tout le ventre (parce qu'il faut du recul et un bon point de soutien, comme en bricolage, je cite, ...); on a agrafé des tissus, et on a remis dessus une plaque. Je crois que n'importe qui aurait mal. Il a voulu me réhospitaliser, me mettre en maison de soins, ... Il existe quand même des antidouleurs autres que des Daffalgan quand on a mal, bon sang.

Finalement, il m'a donné du Valtran. Je ne sais pas si ça existe en France. Ca a été retiré du commerce, c'était une drogue. Maintenant, il y a le dosage et l'antidote dans le médicament, donc on ne sait pas en prendre de trop. Cet idiot m'a prescrit 20 gouttes, mais comme je n'ai plus confiance, j'ai téléphoné à mon médecin traitant avant de prendre quoi que ce soit. J'en profite pour le remercier, vraiment, parce qu'il suit tout, en pleine épidémie de grippe et débordé, et il m'a sauvée. C'est lui qui a demandé le scanner et qui a fait révéler l'infection. C'est lui qui est là quand j'ai mal. Et c'est lui aussi qui est là pour le moral et le dosage des médicaments. La première fois qu'on prend ce médicament, c'est 8 gouttes, sinon, "il me tue". L'antidote agit puisque le corps ne connait pas ce médicament, je vomis mes tripes (idéal après cette opération" jusqu'au syncope....

Les larmes m'ont coulé des jours et des jours. Même avec ces gouttes à 12 par jour, je ne savais plus qui j'étais face à cette douleur. On ne peut même pas l'expliquer ou y mettre des mots. Même boire, je ne faisais plus, parce que ça voulait dire "pipi" et que je n'arrivais pas à me lever...

Là, depuis hier, la douleur redevient supportable, avec les médicaments. Je sais me lever, tout doucement. Boire de la soupe. Ben oui, seule, il faut se débrouiller! Je ne savais même plus caresser mes petits chats. Impossible de me plier. Des câlins quand elles venaient sur moi (et elles ne m'ont pas quittée sans JAMAIS aller sur le ventre comme avant) mais sinon, Aglaée qui miaulait pour me montrer sa terrasse comme on fait tous les soirs (comme si son jardin avait changé en 1soir, mais elle aime qu'on y aille après avoir mangé), j'y allais, mais impossible de m'abaisser, de me plier. Déjà, me lever, ... Je combinais tout : pause pipi, diner, les petites, ... Et le pire que j'ose à peine avouer, ... ce que j'ai de plus cher, mes doudounes, pafois, j'arrivais plus à m'en occuper, j'avais pas envie de câlins et elles se sont faites engueuler pour rien. Tellement je supportais plus rien, .....

Je ne sais pas ce qui est le plus dur : cette douleur sans nom ou la négation des gens qui vous entourent et la non-écoute des médecins....

PS J'ai oublié de vous dire que le docteur X avait pris soin de me recoudre, avec des fils, et pas ces agraffes énormes, mais on m'a retiré les fils trop tôt, ... Au nombril, ça va, mais j'ai 2 cicatrices pas refermées, une qui a de l'infection, et c'est pas des fines lignes, mais des immenses cratères ronds, puisque les chairs se sont dilatées. Quand je l'ai vu, il était trop tard pour mettre des stips, ... Je suis à 12 cicatrices, je pense, ce n'est donc pas demain que j'irai faire du monokini à Rio! ...

Posté par isabelle8768 à 11:45 - Commentaires […] - Permalien [#]